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Crédits photo : (MAXPPP) France TV info

Article rédigé par François, notre auteur sur la politique économique.

Le gouvernement Valls 2 et l’entreprise

Après la constitution du nouveau gouvernement, les entrepreneurs se demandent ce qu’ils peuvent attendre de lui.

On peut penser que la nomination d’Emmanuel Macron à la tête du ministère de l’Économie constitue un signal positif pour les entrepreneurs. En effet, cet ancien élève de l’ENA devenu banquier a un tempérament qui tranche radicalement avec l’attitude des frondeurs du PS et du Front de gauche. Il incarne le social libéralisme que le président de la République et le Premier ministre souhaitent désormais mettre en œuvre.

Première déclaration du nouveau ministre

Lors de sa première interview, il a déclaré qu’il souhaitait avant tout libérer les énergies pour stimuler la création d’activités dans notre pays. Ceci se traduit notamment par le fait qu’il est prêt à accorder des dérogations à la réduction du temps de travail dans toutes les entreprises si des accords sont signés dans ce sens entre les employeurs et les représentants des salariés.

De plus, il reconnaît que les impôts ont trop augmenté en affirmant toutefois que l’UMP est tout aussi responsable de cet alourdissement que la gauche. Ceci l’amène à estimer que les dépenses de l’État doivent être réduites.

[Tweet «  »Nous pourrions autoriser les entreprises à déroger aux règles des 35 heures » »]

La déclaration d’amour de Manuel Valls aux entreprises

D’autre part, l’attitude de notre Premier ministre Manuel Valls confirme la prise de conscience par le pouvoir exécutif de certaines réalités qui ont été ignorées pendant beaucoup trop longtemps par la gauche. En effet, lors de l’université d’été du Medef, M. Valls a prononcé un discours qui a été très apprécié par son auditoire. Ainsi, il a reconnu qu’il fallait cesser d’opposer l’État, les salariés ainsi que le patronat et que la France a besoin de ses entreprises qui jouent un rôle capital dans la création de richesse.

Ceci a conduit notre Premier ministre à dire « j’aime l’entreprise » et à reconnaître que la France ne se sortira pas de la situation très défavorable dans laquelle elle se trouve sans un gros effort de soutien aux entreprises. De plus, il a dénoncé l’absurdité de l’attitude de ceux qui dénoncent les « cadeaux aux patrons ».

Par ailleurs, Manuel Valls a déclaré que l’euro devait se déprécier davantage pour faciliter les exportations et qu’il est nécessaire de négocier les seuils sociaux dans les entreprises, car le patronat et les économistes estiment que ces seuils constituent des contraintes gênantes pour la croissance des entreprises et pour les recrutements.

[Tweet «  »J’aime les entreprises et je dénonce ceux qui parlent de cadeaux aux patrons » »]

Et le pacte de responsabilité ainsi que le CICE ?

En outre, le pacte de responsabilité et le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi constituent incontestablement des éléments positifs. En effet, le crédit d’impôt a permis une baisse du coût du travail de 4 % en 2013 pour tout salarié dont le salaire net ne dépasse pas 2800 € par mois, ce qui a favorisé la création de 30 000 emplois en 2013. Cette mesure a surtout bénéficié aux petites entreprises et aux entrepreneurs. De plus, dans le cadre du pacte de responsabilité, un effort de baisse des impôts des entreprises est consenti. Il en résulte que le taux de l’impôt sur les bénéfices va être ramené de 33,3 % à 28 % en 2020.. La suppression de la surtaxe qui avait été créée en 2011 va compléter ce dispositif.

Enfin, le patronat apprécie certainement les efforts de simplification des formalités administratives auxquelles les entreprises sont soumises. En effet, il suffira de faire une déclaration unique pour toute création d’entreprise et les autres déclarations obligatoires sont réduites.

[Tweet « Le pacte de responsabilité et le CICE vont dans le bon sens. »]

Une véritable prise de conscience, ou de simples discours ?

Tous ces éléments démontrent incontestablement que les dirigeants actuels de notre pays se rendent compte du fait qu’il ne faut pas céder à l’attitude excessive du Front de gauche et des frondeurs du Parti socialiste, mais qu’il est urgent de prendre en compte certaines exigences pour que notre pays soit mis sur la bonne voie. Mais l’on peut craindre que cette prise de conscience et les mesures qui sont déjà prises ou qui sont envisagées ne suffisent pas à favoriser un réel retour de la croissance ainsi que la baisse du chômage et des phénomènes d’exclusion.

En effet, comme l’a affirmé François Hollande, il ne peut pas y avoir de créations d’emplois sans compétitivité. Or, la France a malheureusement pris un retard important dans ce domaine et elle est plombée par des dépenses publiques beaucoup trop lourdes ainsi que par le surendettement de l’État. De plus, la quantité globale de travail fournie dans notre pays est nettement insuffisante pour que notre système de solidarité soit financé d’une manière satisfaisante et une fiscalité encore trop confiscatoire fait malheureusement fuir de nombreux entrepreneurs dynamiques et talentueux. Ces entrepreneurs auraient pu contribuer à la réussite de la France et à l’accroissement des créations d’emplois s’ils n’étaient pas découragés par l’impôt de solidarité sur la fortune ou par la soumission aux charges sociales des dividendes que se verse l’associé unique d’une EURL.

Que faire pour relancer le pays ?

On est donc amené à penser que les mesures prises par notre équipe gouvernementale en faveur des entrepreneurs vont dans le bon sens, mais qu’il faut aller beaucoup plus loin pour que notre pays ait de réelles chances de retrouver une situation économique et sociale satisfaisante. Il faudrait notamment poursuivre la cession des biens immobiliers et mobiliers qui appartiennent à l’État et aux collectivités locales pour réduire un endettement public devenu insupportable.
En effet, les intérêts de la dette de l’État représentent la totalité des recettes de l’impôt sur le revenu. Ainsi, il serait tout à fait judicieux de privatiser tous les lits d’hôpitaux qui peuvent l’être sans que cela nuise à l’égalité d’accès aux soins. Il faut rappeler à ce sujet qu’en Seine-et-Marne, une opération de privatisation des services de chirurgie de certains hôpitaux effectuée en 2011 a parfaitement réussi. De plus, il est urgent d’évaluer sérieusement le bénéfice que chaque contribuable retire des services rendus par l’État et par les collectivités locales en échange des impôts qu’il a payé. Ceci permettrait de faire de réelles économies en supprimant les services trop coûteux et peu utiles. Il faut aussi exiger de beaucoup de collectivités locales qu’elles reprennent sérieusement en main leur gestion qui est souvent très critiquable.

L’avis de François sur ce nouveau cap

Il me semble que l’ensemble de ces mesures permettrait de réduire sensiblement les dépenses publiques, ce qui offrirait des marges de manœuvre permettant de mettre en place un programme de redressement économique comportant des allègements fiscaux importants en faveur des entrepreneurs. Ces allègements pourraient redonner à notre économie le dynamisme qui lui manque en étant bien ciblés. Or, il faudrait à notre pouvoir exécutif beaucoup de courage pour prendre ces mesures et un très grand talent pédagogique pour les faire accepter par son propre camp ainsi que par l’ensemble du pays.

Mais, je ne suis pas du tout certain que nos dirigeants soient prêts à prendre le virage idéologique qui est pourtant indispensable pour que le dynamisme des entrepreneurs soit enfin reconnu et récompensé. J’espère cependant que les autorités européennes exigeront du gouvernement actuel qu’il engage les réformes de structures indispensables s’il demande des délais supplémentaires pour le rétablissement de l’équilibre des finances publiques.

[Tweet « Il faudra un talent pédagogique au gouvernement pour faire accepter ces mesures. »]

Mon avis

Pour ma part, et contrairement à ce que j’ai pu lire ici et là, je pense que cette nomination est intéressante. Nous avons vraiment besoin d’un électrochoc pour relancer l’activité dans notre beau pays.
J’attends par contre de voir dans les faits, bien sûr, car les discours sont faciles à formuler.

Et vous ?

Etes-vous favorable à ces changements qui semblent arrivés ? Dites-le en commentaire !