En bref : Worldcoin ambitionne d’attribuer à chaque humain une identité numérique fondée sur le scan de l’iris. Derrière ce projet, Sam Altman (PDG d’OpenAI). Révolution sécuritaire ou cauchemar pour la vie privée ? Tour d’horizon.
Sommaire
Worldcoin : qu’est‑ce que c’est ?
Créé en 2019, Worldcoin vise à générer une preuve d’humanité universelle : chaque personne se voit attribuer un World ID unique, stocké sur la blockchain. En échange, elle reçoit des jetons WLD.
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Objectif déclaré
- Distinguer humains et IA dans un monde rempli de deepfakes.
- Permettre un revenu universel financé par la valeur créée par l’intelligence artificielle.
- Offrir une authentification infalsifiable indépendante des États.
Comment fonctionne le scan d’iris ?
Le dispositif clé est l’Orb, une sphère chromée dotée de capteurs biométriques :
- Capture : vous placez votre visage devant l’Orb ; le scanner prend plusieurs clichés haute définition de votre iris.
- Hashage : l’image est convertie en un code numérique (iris‑hash) supposé non réversible.
- Enregistrement : le hash est comparé à la base existante ; si aucune correspondance n’est trouvée, votre World ID est créé.
- Récompense : vous recevez immédiatement des jetons WLD sur votre portefeuille.
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Vie privée et controverse mondiale
Problème : l’iris est une donnée biométrique sensible. Contrairement aux cookies, impossible de la « réinitialiser ».
Points de friction :
- Centralisation des données chez Worldcoin ➜ risque de piratage ou de dérive commerciale.
- Consentement éclairé discutable dans des régions à faibles revenus.
- Cadre légal encore flou (CNIL – biométrie) ; voir également l’analyse du MIT Technology Review sur Worldcoin (https://www.technologyreview.com/2024/11/13/worldcoin-biometric-privacy/).
Ces inquiétudes expliquent les suspensions et enquêtes dans plusieurs pays.
Worldcoin suspendu : focus sur l’Indonésie
En mai 2025, le ministère indonésien de la Communication a gelé l’activité de Worldcoin. Motifs :
- Absence de licence pour collecter des données biométriques.
- Manque de garanties sur le stockage et le transfert hors pays.
- Doutes sur le consentement réel des participants attirés par la récompense financière.
L’Indonésie rejoint l’Espagne, le Kenya ou encore Hong Kong dans la liste des juridictions qui freinent le projet.
Alternatives éthiques à Worldcoin
| Solution | Méthode de preuve | Données sensibles | Open Source |
|---|---|---|---|
| Proof of Humanity | Vidéo + validation communautaire | Faible | Oui |
| BrightID | Graphes sociaux | Faible | Oui |
| Idena | Tests de Turing synchronisés | Aucune biométrie | Oui |
Ces projets partagent deux points communs : pas de scan d’iris et décision décentralisée.
La vision de Sam Altman
Pour Sam Altman, la montée en puissance de l’IA impose :
- Une preuve d’humanité fiable pour sécuriser votes, paiements et réseaux sociaux.
- Un revenu universel redistribuant la valeur captée par l’IA.
Worldcoin est donc conçu comme une infrastructure mondiale — mais centralisée, ce qui divise la communauté tech.
Conclusion : révolution ou dystopie ?
Worldcoin cristallise le dilemme entre innovation et éthique numérique. Le projet pourrait sécuriser l’écosystème IA… ou inaugurer une surveillance biométrique globale.
Votre décision : accepteriez‑vous le scan de votre iris contre des WLD ?
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FAQ
Qu’est‑ce que Worldcoin ?
Worldcoin est un projet lancé en 2019 visant à attribuer à chaque humain une identité numérique mondiale via le scan de l’iris, certifiée sur la blockchain.
Qui finance et dirige le projet ?
Worldcoin est cofondé par Sam Altman, également PDG d’OpenAI, et soutenu par la société Tools for Humanity.
Pourquoi le projet est‑il controversé ?
Il collecte des données biométriques hautement sensibles sans garanties jugées suffisantes sur leur usage, leur stockage et leur durée de conservation.
Quels pays ont suspendu Worldcoin ?
Indonésie, Espagne, Kenya, Hong Kong, Nigeria… D’autres enquêtes sont en cours en Europe et en Amérique latine.
Existe‑t‑il des alternatives sans biométrie ?
Oui : Proof of Humanity, BrightID ou Idena proposent des méthodes d’identification reposant sur la validation communautaire ou des tests de Turing, sans collecte d’iris.