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Covid-19, le tsunami sanitaire planétaire.

De toute ma vie, je m’étais préparé à tout. Je suis de ceux qui aiment à maîtriser leur destinée, leur vie, leur futur et qui anticipent toutes les situations en s’obligeant d’émettre des options à chaque seconde.

De toute ma vie, après 20 années à servir les armées françaises, je pensais que le pire était derrière moi et que le meilleur m’attendait.

De toute ma vie, jamais je n’aurais pu imaginer, qu’après plusieurs siècles d’Histoire, de guerres, de catastrophes et de pandémies, nous ne serions, à ce point, aussi mal préparé à une invasion virale, et que toute notre société, aussi moderne soit elle, soit aussi fragilisée par une armée d’individus issus du monde de l’infiniment petit.

Un scénario digne d’un film fantastique

De toute ma vie, jamais je n’aurais cru possible faire vivre un tel scénario à mes enfants.

Je m’appelle Cyrille REMACLY, j’ai 43 ans et je suis un jeune retraité du ministère de la Défense.

Après vingt années de service comme géomaticien, je me suis reconverti, comme beaucoup d’autres avant moi, sauf que j’ai choisi la voie de l’entrepreneuriat.

En janvier 2019, j’ai créé TRIPPLER SAS, dont la finalité est de créer une plateforme d’optimisation des temps libres pour les salariés et collaborateurs itinérants d’entreprises, et ce, dans un esprit de Qualité de Vie au Travail et de Responsabilité Sociétale des Entreprises (QVT & RSE pour les initiés).

Depuis début 2019, je suis incubé auprès de l’incubateur de start-up IONIS 361, qui est le premier incubateur à la fois généraliste, multi-écoles et national. Situé à 5 minutes de la Grand Place de Lille, il place au cœur de son dispositif d’accompagnement la cross-fertilisation entre startupers, étudiants, diplômés et experts. Ce campus réunit l’incubateur, l’école de commerce ISG, ISEFAC et l’école d’ingénieurs ESME Sudria.

2019, une belle année

2019 aura été pour TRIPPLER, une année très riche d’enseignements et de réflexion. Tout un processus d’idéation m’a amené à la proposition de service que je souhaite développer aux profits des entreprises. 2020 devait être l’avènement de tout ce travail effectué depuis près de cinq ans…

Mais en décembre 2019, alors que la France et le monde, de manière générale, s’apprête à célébrer les nombreuses festivités de fins d’années, un élément invisible et parfaitement insaisissable vient frapper à l’est de la Chine, dans la province de Hubei, dont l’origine serait un marché aux poissons de cette ville usine. Cet invisible individu s’appelle SRAS-CoV-2 pour coronavirus 2 du syndrome respiratoire aigu sévère, que nous connaissons tous aujourd’hui sous le nom de COVID-19, abréviation de  » Corona Virus Disease 2019″. La suite, vous la connaissez…

Et maintenant ?

Comme toute startup, le modèle économique de mon entreprise n’est pas vraiment bien défini. On tâtonne, on expérimente. Un peu comme ce que fait le gouvernement dans la gestion de cette crise sanitaire d’ailleurs. Mais c’est surtout que dans le modèle économique d’une startup, on dépense d’abord de l’argent, avant d’en gagner…

Et c’est tout naturellement ce qui était prévu dans le plan de financement de ce projet. Je devais procéder à l’augmentation de capital de la société, opération qui avait pour objectif d’aller rechercher différentes sources de financement, tant dans le secteur public que privé.

Je dis bien devais…

En effet, après plusieurs semaines de travail afin d’élaborer les différents et nombreux documents nécessaires à cette opération, je voyais, avec d’autres entrepreneurs incubés, arriver la vague qui nous paralyse aujourd’hui. Et cette vague, on l’a vu arriver de très loin, tellement elle était énorme !!!

Tous les indicateurs étaient noir violacés, et nous nous attendions au pire.

Et le pire est arrivé. Violent, immédiat, aveugle et stupéfiant.

2020 devait être pour moi et TRIPPLER, l’année charnière qui devait permettre l’avènement de tout ce travail entrepris.

Avec le Covid-19, tout est désormais remis en cause. Le calendrier des actions, bien évidemment, mais le plan de financement également. En effet, au moment de la reprise ; parce que le monde va reprendre son souffle après le passage de cette vague planétaire, les priorités de financement vont être indéniablement bouleversées. Le moteur économique va tousser longtemps avant de revenir à un rendement nominal.

Et, quelles vont être les conséquences de cette pandémie ? Aux niveaux des états ? De la législation ? De la consommation ? De la population ?

Le monde entrepreneurial est un monde où l’on doit se battre contre l’incertitude, c’est le challenge du chef d’entreprise. Mais ça, c’est en temps normal, avec quelques petits ajustements relatifs à des impondérables parfaitement maîtrisables, si l’on anticipe suffisamment et que l’on est réactif.

Mais là ????

Mais pauvre de nous !

Après de nombreuses annonces tendant à rassurer les entrepreneurs et les chefs d’entreprises, le gouvernement, porté par la voix de son président, a promis que toutes les entreprises, quelques soient leurs tailles seraient soutenues, « quoi qu’il en coûte ».

J’ai le regret de vous annoncer qu’après avoir épluché l’ensemble de la littérature mis à jour sur ce sujet, je ne rentre, comme beaucoup d’autres comme moi, qui sommes économiquement en mode « startup», dans aucune des cases des différents dispositifs mis en place par les instances gouvernementales ou régionales en termes d’accompagnement.

L’augmentation de capital est donc à ce jour à l’arrêt, j’ai plusieurs milliers d’euros en compte séquestre, mais je ne peux pas les libérer car toutes les administrations sont fermés, les banques au service minimum et les acteurs de financement confinés.

Comment tenir ?

La trésorerie de ma société peut tenir un mois, peut être deux si je négocie et que j’ai en face de mois des acteurs compréhensifs, mais, quoi qu’il arrive, si je n’arrive pas à finaliser ces opérations dans le trimestre qui vient, le plus difficile, je le crains, ne sera pas d’avoir survécu à cette vague sanitaire planétaire, mais comme tout tsunami, se sera de constater l’étendue des dégâts, une fois la vague repartie. Et là est la seule certitude que j’ai aujourd’hui.

Prenez soin de vous !

Prenez bien soin de vous, de vos proches, appelez vos familles, prenez des nouvelles de vos amis, confectionnez des masques si vous le pouvez, prenez des nouvelles de vos voisins…
Montrons à ce minable et insignifiant virus, de quoi l’humanité est capable quand elle répond, d’une seule voix, à la menace. Quelle qu’elle soit.